Pittosporum : l’arbuste qui fait fondre les jardiniers français

14 juin 2025

Le pittosporum : coup de cœur du moment dans les jardins

Dans le monde du jardinage, certaines plantes deviennent des chouchous quasi du jour au lendemain. Le pittosporum, cet arbuste persistant aux mille visages, en est le parfait exemple. Originaire d’Asie, d’Océanie et du bassin méditerranéen, il a longtemps été discret dans les jardins français. Aujourd’hui, il bouscule la hiérarchie des “valeurs sûres” grâce à une collection de qualités rarement réunies chez un même végétal. Adaptabilité, feuillage luxuriant, silhouettes variées, il coche toutes les cases pour séduire aussi bien les paysagistes que les jardiniers amateurs.

Identité du pittosporum : un caméléon végétal

Sous le terme “pittosporum”, on retrouve un genre comprenant environ 200 espèces répertoriées principalement dans les régions tempérées à chaudes. Le plus réputé dans nos jardins, Pittosporum tenuifolium (source : Royal Horticultural Society), porte le surnom d’« arbre à laque ». Mais la diversité du genre permet tous les caprices :

  • Pittosporum tobira, ou “pittosporum du Japon”, apprécié en haies côtières
  • Pittosporum tenuifolium ‘Variegatum’, pour des touches argentées et lumineuses
  • Pittosporum ‘Golf Ball’, icône des jardins contemporains pour sa silhouette arrondie parfaite

Les tailles vont de 80 cm (pour les nains) à plus de 10 mètres pour certains arbres en conditions optimales. Cette amplitude permet de jouer sur tous les tableaux : petits jardins urbains, massifs élégants, haies structurantes ou brise-vue naturel.

Un feuillage persistant et artistique

Pourquoi tant d’engouement pour le feuillage du pittosporum ? Outre sa persistance (vert toute l’année), il se décline en camaïeux de verts, d’argent, de pourpre ou de jaune, avec ou sans liseré. Dans un jardin, son port dense multiplie les effets d’ombre et de lumière, tout en donnant du relief même en hiver.

  • Feuillages panachés : apportent de la lumière en zones ombragées ou sombres
  • Formes allongées ou arrondies : idéales pour structurer une bordure ou adoucir un massif
  • Résistance au feuillage : très peu sensible aux maladies cryptogamiques, il conserve un bel aspect sans traitements

Petite anecdote : la floraison, discrète mais parfumée, attire discrètement les abeilles quand on la laisse s’exprimer, notamment sur le Pittosporum tenuifolium qui libère un parfum vanillé à la tombée du jour.

Pourquoi les jardiniers plébiscitent-ils le pittosporum ?

Des atouts pour tous les climats

  • Rusticité : selon les espèces, le pittosporum résiste de –5°C à –12°C (source : gerbeaud.com). Cela le rend implantable jusque dans le nord et l’est de la France, pourvu qu’on choisisse la bonne variété.
  • Résistance à la sécheresse : une fois bien établi (2-3 ans), il tolère des périodes d’oubli arrosage remarquables. Certains cultivars (tenuifolium, tobira) sont emblématiques des aménagements “zéro arrosage” méditerranéens.
  • Vent et embruns : sur le littoral, il est imbattable pour affronter le sel, là où bien des haies classiques montrent leurs limites.

Un entretien minime

Finies les séances de taille fastidieuses : le pittosporum se contente d’une légère remise en forme au printemps, voire... d’aucune taille sur les formes compactes. Avec un système racinaire peu envahissant, il ne concurrence pas les autres plantes. C’est un allié parfait en jardin partagé, en haie double ou en pot sur terrasse.

  • Engrais ? Pas obligatoire, un peu de compost maison suffit
  • Maladies ? Rarement attaqué, même en sol pauvre
  • Taille ? Éventuellement pour densifier ou structurer, mais jamais impératif

Polyvalence paysagère

Son aspect graphique fait merveille dans bien des scénarios :

  • Haies basses ou hautes (mélangées ou monotones)
  • Massifs de vivaces structurés
  • Topiaires contemporains (notamment ‘Golf Ball’ ou ‘Tom Thumb’)
  • Bac sur balcon ou rooftop, grâce aux dimensions compactes possibles

On le retrouve ainsi dans plus de 36% des aménagements paysagers en zones urbaines selon une étude de l’UNEP en 2022 (Union Nationale des Entreprises du Paysage). Un chiffre en constante progression, le pittosporum grappillant des parts de marché au laurier-tin et au photinia.

Guide de plantation et cultures réussies

Où et comment planter son pittosporum ?

Le pittosporum n’est pas difficile… Mais pour le voir prospérer sans souci :

  • Emplacement : Soleil ou mi-ombre (certains panachés préfèrent la lumière)
  • Sol : Drainant. Un excès d’eau, surtout l’hiver, favorise l’asphyxie racinaire. Prévoyez une couche de gravier au fond du trou en sol lourd.
  • Période : Idéalement au printemps, lorsqu’il n’y a plus de risque de gel

Quelles associations réussir ?

  • Avec des graminées pour un effet contemporain
  • Associé à des lavandes, armoises ou perovskias pour un massif méditerranéen économe en eau
  • Accompagné de rosiers ou d’hortensias paniculés pour valoriser les feuillages panachés
  • En contraste avec des arbustes à feuillage pourpre (physocarpus, cotinus)

Variétés coup de cœur à découvrir

  • Pittosporum tenuifolium ‘Silver Queen’ : feuillage panaché crème, croissance compacte — idéal en potée ou massif lumineux.
  • Pittosporum tenuifolium ‘Tom Thumb’ : très graphique, feuillage pourpre-foncé, idéal en contraste avec des feuillages gris.
  • Pittosporum tobira ‘Nana’ : port buissonnant ultra-compact, parfait en couvre-sol d’entretien zéro.

Petite précision : contrairement à certaines idées reçues, le pittosporum n’est pas toxique pour les chiens et chats d’après la base officielle de l’ASPCA (American Society for the Prevention of Cruelty to Animals). Voilà qui rassurera les propriétaires de compagnons à quatre pattes !

Le pittosporum dans l’air du temps : tendances et valeurs écologiques

Le pittosporum ne se contente pas de rendre service au jardin. Il s’inscrit aussi dans une nouvelle demande paysagère, plus verte, plus économe et plus respectueuse de la biodiversité :

  • Réduction des traitements chimiques grâce à sa résistance naturelle
  • Moins d’arrosage, moins d’engrais, plus de durabilité
  • Abri pour la faune : un arbuste dense qui offre gîte à une petite faune (oiseaux nicheurs, insectes)
  • Adapté au changement climatique : la sécheresse et les épisodes caniculaires ne le font pas broncher une fois adulte

La filière horticole le confirme : la production de pittosporum a augmenté de 22% entre 2018 et 2023 en France, selon le Groupement interprofessionnel du végétal d’ornement (VAL’HOR). Les collectivités, en quête de verdeur “low maintenance”, en raffolent pour les nouveaux espaces publics.

L’avenir s’annonce fleuri pour le pittosporum !

Impossible de passer à côté : de plus en plus présent dans les catalogues, sur les foires et même chez les fleuristes, le pittosporum a réussi à faire tomber les réticences. Séducteur infatigable, sobre en ressources et bourré de charme, il est bien parti pour devenir un classique du jardin du XXIe siècle. Le plus dur sera peut-être… de choisir parmi toutes ses variétés !

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