Pittosporum en hiver : Secrets pour préserver votre bel arbuste du froid
31 août 2025
Pourquoi le pittosporum craint-il réellement le froid ?
Originaire principalement de Nouvelle-Zélande, d’Australie et d’Asie du Sud-Est, le genre Pittosporum comprend plus de 200 espèces. Parmi les plus cultivées en France, on retrouve le Pittosporum tobira et le Pittosporum tenuifolium. Ces variétés, appréciées pour leur résistance et leur feuillage persistant, ne sont pourtant pas toutes indifférentes au froid !
- Le pittosporum commence à souffrir lorsque le thermomètre descend sous les -5°C.
- Quelques variétés, telles que Pittosporum tenuifolium “Golf Ball”, peuvent tolérer jusqu'à -8°C sur de courtes périodes.
- La rusticité dépend de l’âge de la plante, de son exposition et de la durée du gel.
Bon à savoir : Les jeunes plants sont toujours plus vulnérables que les sujets adultes, surtout face à un gel soudain ou prolongé (source : Plantes-et-jardins.com, Rustica.fr).
Anticiper l’hiver : emplacement et préparation du terrain
La prévention est souvent votre meilleure alliée. En préparant bien votre pittosporum avant l’arrivée du froid, vous lui donnez plus de chances de traverser l’hiver en beauté.
1. Choisir un emplacement stratégique
- Exposition : Préférez un emplacement abrité des vents dominants, souvent au sud ou à l’ouest d’un mur ou d’une haie.
- Sol : Léger, bien drainé. L’humidité stagnante accentue les dégâts du gel sur les racines.
- Effet microclimat : Plantez à proximité de structures ou de grands arbres, qui créent des poches de chaleur appréciables.
2. Surélevez légèrement la plantation
Un sol travaillé en butte permet une meilleure évacuation de l’eau et diminue le risque de racines asphyxiées ou gelées. Pensez-y au moment de la mise en terre : une élévation de 5 à 10 cm suffit.
Moyens physiques de protection contre le froid
Face à une vague de froid, misez sur le cumul des protections physiques. Voici un tour d’horizon des dispositifs les plus efficaces.
1. Paillage du pied : créer un manteau isolant
- Paillage organique : paille, feuilles mortes, tontes sèches ou compost mûr. Épandez 10 à 20 cm autour du pied à l’automne pour isoler les racines.
- Paillage minéral : pouzzolane, graviers ou ardoise offrent une double protection : contre le froid et contre l’humidité excessive.
Info experte : Sous paillis, le sol peut conserver 2 à 3°C de plus qu’un sol nu (Source : Terre Vivante).
2. Voile d’hivernage : le geste-clé des soirées glacées
- Misez sur un voile en polypropylène non tissé, suffisamment aéré pour éviter la condensation, mais épais (30g/m²). Enveloppez le feuillage dès les premiers signes d’alerte météo (gelées blanches ou annonce de températures sous -3°C).
- Nouez le voile au pied (sans l’étouffer), et regroupez délicatement les rameaux pour éviter que le vent ne s’engouffre.
- Pour les grands sujets, une structure en bambou ou en arceau protège la plante et crée un espace d’air isolant supplémentaire.
3. Cloches et tunnels pour les petits sujets
Pour les jeunes pieds ou les pittosporums cultivés en pot, placez des cloches en plastique transparent, des mini-serres ou des tunnels souples. Pensez bien à aérer en journée lors de redoux pour éviter l’humidité stagnante.
La protection spécifique des pittosporums en pot
Plus vulnérables au froid que les plantes en pleine terre, les pittosporums en pot nécessitent quelques précautions ciblées :
- Isolation du contenant : entourer le pot de plusieurs couches de voile d’hivernage, de toile de jute ou de polystyrène pour freiner le gel des racines.
- Surélever le pot : pour éviter le contact direct avec le sol glacé, posez le contenant sur des cales en bois ou en brique.
- Abri temporaire : rentrez votre pot à l’abri (serre froide, véranda ou garage lumineux), mais évitez les endroits trop chauffés qui risqueraient de “réveiller” la plante.
Arrosage et entretien hivernal : les gestes à ne pas oublier
- Pas d’arrosage inutile : Sauf conditions de sécheresse exceptionnelle, arrosez peu en hiver. L’excès d’eau est bien plus dangereux que la soif, surtout quand il gèle.
- Surveillez l’humidité : En sol argileux ou compact, le risque de pourriture (notamment par Phytophthora) s’accroît quand les températures descendent. Pailler reste la solution numéro 1.
- Taillez avec parcimonie : Évitez toute taille avant la fin des derniers gels, pour ne pas stimuler de jeunes pousses vulnérables. Taillez plutôt au début du printemps, après les mauvaises surprises du froid.
Astuce : si une branche a gelé, attendez la reprise végétative du printemps avant de couper, pour mieux observer l’étendue des dégâts.
Astuces naturelles complémentaires et erreurs à éviter
Utilisation des protections “amovibles”
- Toiles de jute, cartons, nattes de coco : posez-les temporairement autour des sujets lors de nuits à risque, puis retirez-les dès que les températures remontent pour éviter la condensation.
- Pierre ou brique au pied : elles accumulent la chaleur du jour et la redistribuent lentement, créant un effet tampon thermique autour du pied du pittosporum.
Ce qu’il vaut mieux éviter
- Plastique non respirant : il favorise la condensation et les maladies cryptogamiques.
- Cloches fermées en permanence : sans aération, vous invitez moisissures et pourriture.
- Apports d’engrais azoté en automne : provoquent des pousses tendres, très sensibles au gel.
Quels pittosporums choisir pour les régions plus froides ?
Si votre cœur balance pour cet arbuste, sachez que certaines variétés tirent mieux leur épingle du jeu sous nos hivers hexagonaux :
- Pittosporum tenuifolium : l’un des plus rustiques (jusqu’à -8°C en situation abritée).
- Pittosporum tobira : souvent recommandé jusqu’à -6°C, mais souffrira en dessous.
- ‘Tom Thumb’, ‘Golf Ball’, ‘Elizabeth’ : ces sélections modernes résistent généralement à des gels courts, mais pas à de longues périodes sous -5°C (source : RHS, Royal Horticultural Society).
Communes du littoral atlantique ou méditerranéen, ces espèces profitent en plus d’un effet de mer : l’air salin et la douceur relative du climat tempèrent les excès (source : JardinerMalin, RHS.org.uk).
Nouveaux horizons : acclimater et multiplier le pittosporum
Même sous des hivers parfois rudes, certains passionnés parviennent à acclimater le pittosporum grâce à des techniques astucieuses de “mulching” et de microclimat :
- Haie brise-vent : Entourez votre arbuste d’autres persistants (laurier-tin, photinia) qui joueront les gardes du corps, limitant l’impact du gel direct.
- Protection groupée : Plusieurs pittosporums plantés serrés se protègent mutuellement grâce à leur feuillage dense.
L’astuce coup de cœur pour les plus curieux : tentez le bouturage en fin d’été ! Installez vos boutures à l’abri et observez-les résister aux premiers frimas, cela vous donnera d’excellents porte-greffes pour le printemps suivant.
L’hiver n’est qu’un passage pour le pittosporum
La clé du succès avec le pittosporum consiste en une vigilance bienveillante et des gestes précis. De la sélection des variétés à la protection physique en hiver, cet arbuste, star des jardins côtiers et urbains, offre de belles perspectives même dans les régions fraîches. Profiter de sa silhouette élégante et de son feuillage brillant toute l’année dépend avant tout de quelques réflexes efficaces, à renouveler chaque saison froide. Et avec un peu d’astuce et d’anticipation, l’hiver n’aura plus rien d’inquiétant pour votre pittosporum !
Sources :
- Rustica.fr – Fiche plante : Pittosporum
- JardinerMalin.com
- Terre Vivante
- Royal Horticultural Society - www.rhs.org.uk
- Plantes-et-jardins.com
